Mali : Le gouvernement approuve la cession d’actions de la mine d’or de Morila

Assimi Goïta

Mali : Le gouvernement approuve la cession d’actions de la mine d’or de Morila

Réuni en session ordinaire ce mercredi 4 juin 2025 au Palais de Koulouba, le Conseil des ministres du Mali, présidé par le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, a adopté un important projet de décret concernant l’avenir de la Société des Mines de Morila (Morila S.A.). Ce décret porte sur l’approbation d’un accord de cession d’actions et de créances détenues dans cette entreprise minière emblématique, autrefois au cœur de l’exploitation aurifère nationale.

Morila S.A. a été fondée en 2000 pour exploiter un gisement d’or dans l’arrondissement de Koumantou, situé dans le cercle et la région de Bougouni, au sud du Mali. Sa structure capitalistique était initialement dominée par des intérêts étrangers, avec Anglogold-Ashanti et Randgold Resources possédant chacune 40 % du capital, contre 20 % pour l’État malien. Cette configuration a accompagné une exploitation intense de l’or de Morila pendant deux décennies, faisant du site l’un des plus productifs du pays.

Cependant, la mine a connu un déclin à partir de la fin des années 2010, notamment à cause de la baisse des teneurs en or et de l’épuisement du principal gisement. En 2020, la production a chuté, poussant Barrick Gold — alors en charge des opérations — à engager une procédure de fermeture, dont l’achèvement était prévu pour le premier trimestre 2021. Cette annonce avait suscité de nombreuses inquiétudes sur les impacts sociaux et économiques de cette décision pour la région.

Dans une tentative de reconversion, un projet agro-industriel a été initié sur le site par la société exploitante. Ce projet, présenté comme une alternative durable à l’exploitation minière, n’a cependant pas atteint les objectifs escomptés, ni en termes de création d’emplois ni de rentabilité économique. C’est dans ce contexte d’échec de reconversion et de redéfinition stratégique que s’inscrit le nouveau décret du gouvernement, validant la cession des actions et créances détenues sur Morila S.A.

Ce tournant ouvre une nouvelle page pour le site de Morila et pourrait signifier l’arrivée de nouveaux investisseurs ou une réorganisation des actifs par l’État malien. Pour les autorités de la Transition, cette décision s’inscrit dans une logique de souveraineté économique et de contrôle accru sur les ressources minières du pays. La reprise en main des actifs miniers, tout comme les projets d’industrialisation ou de transformation locale, s’alignent avec la volonté affichée du gouvernement de bâtir un modèle de développement basé sur la valorisation nationale des ressources.

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