Afrique : L’or des mines artisanales, une manne sous-exploitée pour les États africains ?
L’exploitation artisanale de l’or en Afrique constitue une source économique importante pour des millions de personnes. Cependant, la question de sa rentabilité pour les États africains reste complexe, oscillant entre opportunités et défis.
L’or extrait des mines artisanales représente jusqu’à 20 % de la production mondiale, selon certaines estimations. En Afrique, des pays comme le Burkina Faso, le Mali ou la RDC en tirent une part significative de leur production aurifère totale. Ces exploitations, souvent situées dans des zones reculées, permettent aux communautés locales de générer des revenus immédiats, mais échappent en grande partie aux systèmes fiscaux et aux contrôles des États.
La nature informelle de l’exploitation artisanale favorise la contrebande et le commerce illicite. Une grande partie de l’or artisanal est exportée clandestinement, souvent vers des marchés internationaux, privant les États de revenus fiscaux conséquents. Par exemple, les pertes fiscales dues à la contrebande d’or sont estimées à plusieurs centaines de millions de dollars chaque année pour des pays comme le Burkina Faso ou le Mali.
L’exploitation artisanale pourrait être une véritable richesse si elle était mieux encadrée. Des initiatives visant à formaliser le secteur, à accorder des licences et à fournir un soutien technique aux mineurs sont en cours dans certains pays. Ces efforts visent à intégrer l’or artisanal dans l’économie formelle, permettant ainsi aux États de capter davantage de revenus tout en garantissant des conditions de travail plus sûres pour les mineurs.
Outre les pertes fiscales, l’exploitation artisanale pose des défis environnementaux majeurs, notamment la dégradation des terres et l’utilisation de produits toxiques comme le mercure. Elle engendre également des tensions sociales dans les zones minières, souvent exacerbées par l’absence de régulation.
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